La Manufacture des Tabacs : un joyaux patrimonial et culturel

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L’histoire de la Manufacture débute à Illkirch-Graffenstaden en 1793 dans un moulin utilisé pour la fabrication de tabac à priser.

En 1803, son propriétaire, M. Marocco, fait l’acquisition à Strasbourg de l’ancien couvent Saint-Étienne exceptée son église. En 1811, Napoléon 1er rétablit le monopole du tabac : les bâtiments deviennent propriété de la Régie d’État. L’administration sera désormais dirigée depuis Paris.

Enclos Saint-Étienne vers 1850 - BNU Strasbourg

Préalablement acquis par ordonnance royale en 1832, l’église Saint-Étienne ainsi que ses dépendances sont reconvertis en magasin à tabac en feuilles. Face à l’accroissement de la demande des consommateurs, un projet de reconstruction sur le site est proposé en 1842. En 1843, un arrêté de classement Monument Historique de l’église Saint-Étienne, datant des XIe et XIIe siècle, vient stériliser le nouveau dessein. Cet arrêté contesté à la fois par l’Administration Fiscale propriétaire de la Manufacture et par les élus Strasbourgeois conduit Prosper Mérimée inspecteur général des Monuments Historiques* à venir juger sur place le bien fondé de ce classement. Après la venue de Mérimée en 1844, qui conclut au maintien de l’arrêté, un accord pour la reconstruction de la Manufacture dans le quartier de la Krutenau sera finalement trouvé en 1845.

En 1847, l’architecte J. A weyer et l’ingénieur messin E. Rolland élaborent un plan type pour les manufactures des tabacs, dont le prototype fut réalisé à Strasbourg. Il sera complètement achevé en 1866. De 1943 à 1944, les bombardements alliés détruisent partiellement le site. Le bâtiment central abritant notamment la chaufferie sera reconstruit en 1958.

1995 marque la privatisation de la SEITA :

Le rapprochement entre la SEITA et l’espagnol Tabacalera aboutit à une fusion en 1999 qui donnera naissance à une nouvelle entité, baptisée « Altadis ». En 2008, Altadis est absorbé par le cigarettier britannique Imperial Tobacco. Deux ans plus tard, la Manufacture de Strasbourg ferme définitivement ses portes en 2010.

En 2015 la Sers acquiert le site et les bâtiments de la Manufacture et collabore activement à son inscription au titre des Monuments Historiques en 2016.

 

*Quelques temps après sa venue à Strasbourg, Prosper Mérimée publie sous forme de feuilleton dans la Revue des Deux Mondes sa nouvelle intitulée « Carmen ». L’histoire de cette cigarière de la manufacture des tabacs de Séville sera reprise pour le livret de l’Opéra de Carmen de Bizet.

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