Adieu les lotissements… place aux écoquartiers
Avec les années 1970, apparaît un grand nombre de lotissements à l’extérieur des villes ou des villages pour répondre à une demande de logements d’une population en forte croissante.
Chaque commune développait son lotissement. L’aménageur faisait alors appel à un architecte ou un géomètre qui dessinait un plan masse. Puis, il confiait les travaux à une entreprise de travaux publics qui réalisait les travaux de viabilité, d’assainissement, de réseaux, d’éclairage public, de voirie et de plantations. Ces lotissements implantés « au milieu de nulle part », sans contraintes majeures de voisinage, pouvaient prendre des formes courbes, circulaires, ou orthogonales au gré de la mode et du relief. Souvent éloignés des centres, des équipements et des commerces, ils faisaient une grande place à la voiture dans des nouveaux quartiers où l’uniformité était la règle.
Uniformité d’âge, uniformité de catégorie socio-professionnelle et uniformité dans la composition de la famille donnent aujourd’hui des quartiers vieillissants uniformément, pas toujours intégrés au reste de la ville ou du village.
Vive les écoquartiers
Apparu à la fin des années 2000, l’écoquartier devait permettre d’apporter une réponse concrète aux élus pour créer et développer une nouvelle forme d’urbanisme qui, dans sa conception mais aussi dans son fonctionnement, intègre et respecte les grands principes du Développement Durable. Ainsi, l’écoquartier doit répondre à des objectifs complexes de : mobilité durable, économie d’espace et de compacité, mixité des fonctions et des modes d’habiter, économie de ressources et d’énergie, maîtrise des rejets, confort et de qualité de vie, durabilité dans le temps et d’intégration dans la ville.
L’écoquartier : une idée nouvelle ?
Ces grands principes de développement durable ont déjà fait leur preuve par le passé. Ainsi, la ville du Moyen-Age, enchâssée dans ses murailles autour de sa cathédrale respectait avant l’heure les critères de l’écoquartier : tous sont réunis, à l’exception de « la maîtrise des rejets ». À l’intérieur de la ville médiévale, les déplacements se faisaient à pieds ou à l’aide de chevaux : mobilité durable. Les centres historiques sont parmi les quartiers les plus denses de la ville avec peu d’espaces verts: économie d’espace et de compacité. La ville accueillait l’ensemble de la population, riches comme pauvres, actifs comme inactifs souvent dans un même immeuble : mixité de fonctions et des modes d’habiter. Les matériaux utilisés pour la construction étaient des matériaux locaux trouvés sur place ou à proximité et le chauffage se faisait au bois : économie de ressources.
Les logements du Moyen-Age et de la Renaissance sont aujourd’hui encore les plus prisés et les plus chers moyennant quelques mises aux normes : confort et qualité de vie. Ils n’ont jamais cessé d’être occupés depuis plusieurs siècles: durabilité dans le temps. La ville ne devait pas s’étendre hors de ses remparts pour des raisons de sécurité: intégration dans la ville.
On pourrait ajouter la place limitée de la voiture et, avec l’ellipse insulaire et le centre historique de Strasbourg, on obtient le plus parfait écoquartier jamais construit. Ce raisonnement appliqué à l’échelle d’une ville, peut très bien s’adapter à l’échelle de la maison à colombages ou de l’immeuble Haussmannien.
Écoquartier et écologement
En effet, on retrouve les objectifs d’économie d’espace et de compacité, de mixité des fonctions et d’économie de ressources, de confort et de qualité de vie, de durabilité dans le temps avec la maison alsacienne traditionnelle. Ces maisons étaient construites dans les villages sur peu d’espace, proches les unes des autres. Les pièces étaient multifonctionnelles et pour permettre un confort hiver comme été, les fenêtres étaient petites et les pièces bas de plafond pour en faciliter le chauffage. Les matériaux de construction étaient tous naturels et locaux. La maison à colombages était même démontable. Avec l’immeuble Haussmannien (fin XIXe siècle) c’est la densité des îlots construits et les mixités sociale et fonctionnelle qui ressortent à la ledure des façades, avec une nette hiérarchisation des niveaux.
Et maintenant ?
Pour autant, les écoquartiers d’aujourd’hui ne doivent pas être la copie conforme de la ville historique. La SERS s’emploie à les inscrire dans notre époque à travers l’innovation technologique et sociale. Ainsi, à Brasserie, les sources d’eau sont sources d’idées. À Danube, Brasserie et aux Prairies du Canal, les locataires participent à la conception de leur logement. Dans le quartier de la ZAC de l’Étoile, les fondations des bâtiments deviennent intelligentes. À Danube encore, les bâtiments sont à énergie très positive et un îlot pourra se débrancher du réseau électrique une heure par jour.
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La SERS aménage les écoquartiers de demain